Forme et son ombre, histoire de la céramique, registre de forme céramique, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
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Céramique polie, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Céramique polie, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Céramique polie, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Céramique polie, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Céramique polie, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Céramique explosée, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Céramique explosée, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Bol à oreille pincé, grès brut, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol à oreille pincé, porcelaine, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol pincé, grès brut, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol à oreille pincé, porcelaine, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol à oreille pincé, grès brut, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol pincé, porcelaine, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol pincé, shino, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol pincé, shino, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol à oreille pincé, shino, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol pincé, shino, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol à oreille pincé, shino, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol pincé, shino, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol pincé, shino, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol pincé, shino, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol à oreille pincé, shino, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Bol pincé, porcelaine, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
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Bol pincé, alandier, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Pot, forme primitive, rituel, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Bol pincé, alandier, cuisson anagama, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois
Pot, forme primitive, rituel, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Pot, forme primitive, rituel, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Pot, forme primitive, rituel, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Boite, forme primitive, rituel, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Pot, forme primitive, rituel, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Pot, forme primitive, rituel, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Pot, forme primitive, rituel, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
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Pot, forme primitive, rituel, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
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Pot, forme primitive, rituel, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
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Jarre, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Jarre, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Jarre, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
Jarre, Marie David Géhin, La Borne, Céramique, Cuisson bois, Anagama
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Biographie

Née en 1984, j’ai suivi un parcours artistique qui m’a menée des Arts appliqués aux Beaux-Arts de Metz, puis à Bruxelles, où j’ai étudié l’anthropologie audiovisuelle et réalisé un film documentaire (Qui voit ses veines…). Pendant dix ans, j’ai travaillé dans le cinéma, explorant le récit et l’image, la façon dont les histoires se construisent et se transmettent.

Depuis l’enfance, la céramique exerçait sur moi une fascination tenace. En 2018, à 34 ans, je choisis d’y répondre pleinement et rejoins La Borne, haut lieu de tradition potière. Formée auprès de Dominique Legros, je découvre non seulement un savoir-faire, mais un territoire habité par l’histoire et les gestes du feu.
Pendant deux ans, je m’imprègne de ce lieu, de son passé et de ses habitants : travail au Centre Céramique Contemporaine, engagement dans l’Association Céramique, participation à la rénovation de l’atelier Beyer-Lerat. En 2020, je m’y installe et y développe ma production.

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Démarche

Depuis toujours, les pièces de céramique croisées dans les musées sont pour moi des présences silencieuses, presque magiques. Vestiges arrachés au sol, elles portent la mémoire du geste qui les a créées et celle, plus diffuse, des mains qui les ont utilisées. Elles racontent la vie ordinaire et le sacré mêlés : boire, conserver, partager, célébrer.

Dans mes propres pièces, j’essaie de retrouver cette charge. Le temps long de la cuisson au bois, le feu et ses accidents, les matières mêlées donnent à mes formes l’allure d’objets exhumés, surgis du fond de la mer ou des entrailles de la terre. Elles semblent venues d’un autre âge, ou d’un âge qui n’a jamais existé. 

Mes formes se nourrissent de l’histoire de la céramique à travers les âges et les cultures, mêlant des influences multiples en un tissage d’archéologie imaginaire. Elles peuvent sembler dater d’une époque précise tout en échappant à toute datation. Comme des reliques d’une civilisation oubliée — réelle ou inventée — elles se tiennent à la frontière entre archéologie et mythe, entre témoignage et rêve. Dans leur beauté fragile et leur densité sensorielle, j’espère qu’elles transmettent la sensation d’un contact direct avec le fil du temps, une résonance qui traverse les siècles.

Entre art et artisanat, mon travail se concentre sur la notion de contenant — utilitaire ou archétypal — et sur sa charge symbolique. Pot, bol, jarre portent en eux la mémoire du partage, de la conservation, du repas, des rites. En ce sens, la théorie de la « fiction panier » d’Ursula K. Le Guin, qui voit dans le contenant le premier outil culturel de l’humanité, occupe une place centrale dans ma démarche. Le contenant comme matrice : ce que l’on garde, transporte, transmet. Qu’il soit utilitaire ou symbolique, il est porteur de récits, de gestes, de mémoire.

Mes pièces cherchent ainsi à relier l’ordinaire et le rituel, la convivialité et le recueillement. Elles s’inscrivent dans un récit collectif, mêlant réel et imaginaire, vie et mort — un dialogue continu entre ce qui nous précède et ce qui nous dépasse.

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Technique et cuisson : 

Je ne tourne pas : mes pièces sont montées au colombin, à la plaque ou pincées, façonnées dans une lenteur volontaire. Je compose mes terres en mêlant différentes pâtes pour obtenir des textures, des couleurs et des effets que le feu viendra révéler.

Je cuis exclusivement au bois, principalement dans un four anagama à flamme directe, reconstruit en 2024 au Centre Céramique Contemporaine. Une fois par an, je mène une cuisson longue : quatre à sept jours d’enfournement, six jours et cinq nuits de feu, puis dix jours d’attente avant l’ouverture du four. Le bois — chêne, thuya, acacia ou autres essences de récupération — façonne la surface des pièces : coulures de cendre vitrifiée, nuances imprévisibles, traces de flamme. Chaque cuisson est une écriture que le feu inscrit dans la matière.

La cuisson au bois est pour moi un rituel qui condense le temps : en quelques jours, le feu reforme la roche que des millions d’années d’érosion avaient réduite en argile. Ce geste relie l’histoire humaine à celle, infiniment plus longue, de la Terre et de sa géologie. Dans chaque pièce, ces deux temporalités se rejoignent, comme si la main, le feu et la matière rejouaient ensemble deux mémoires : celle de la planète et celle de l’humanité.

Mais ce moment n’appartient pas qu’à la matière : il est aussi tissé de présences humaines. L’équipe devient une constellation vivante, rythmée par les quarts de cuisson, les gestes répétés, la conduite du four. Les repas partagés, les éclats de rire, les silences habités font partie du feu autant que le bois et l’argile. C’est un temps d’intensité et de reliance, où l’on s’appuie les uns sur les autres, dans l’effort comme dans la joie, dans l’attention comme dans l’élan.

Dans un monde où l’industrialisation efface les rythmes naturels et fragilise les liens humains, je revendique la lenteur, le travail en commun et les savoir-faire ancestraux comme des gestes de résistance et de reliance. La cuisson devient alors plus qu’un acte technique : elle est un espace-temps où se tissent des solidarités, où les rituels et les pratiques s’entrelacent pour relier la main à la matière, le corps à la nature, et chacun aux autres. Dans la chaleur du four comme dans celle des échanges, ce qui se joue est autant la transformation de l’argile que celle, subtile et profonde, de nos liens — avec la terre, avec la communauté, avec ce qui, depuis toujours, nourrit et structure nos vies.

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La théorie de la Fiction-Panier

"Le premier équipement culturel a probablement été un récipient. (…) De nombreux théoriciens ont le sentiment que les premières inventions culturelles furent forcément d’une part un contenant, destiné à recueillir les denrées collectées, et puis une sorte d’écharpe ou de filet de portage.»

Ainsi parle Elizabeth Fisher dans Women’s Creation. Mais non, ce n’est pas possible. Où est donc passé cette chose merveilleuse, grosse, longue et dure – un os, je crois – avec laquelle l’Homme-Singe du film frappait quelqu’un pour la première fois, avant que, grognant d’extase à l’idée d’avoir commis le premier vrai meurtre, il ne l’envoie à travers le ciel où la chose tourbillonnait jusqu’à devenir un vaisseau spatial, enfonçant les portes du cosmos pour le féconder et concevoir ainsi, à la fin du film, un adorable fœtus, un garçon évidemment, dérivant à travers la Voie Lactée sans (curieusement) aucun utérus ou matrice d’aucune sorte ? Je n’en sais rien. Et je n’en ai rien à faire. Ce n’est pas cette histoire que je raconte. Nous l’avons entendu cette histoire, nous avons tous entendu parler des bâtons, des lances et des épées, de tous ces instruments avec lesquels on frappe, on perce et on cogne, de ces choses longues et dures. En revanche, nous n’avons rien entendu sur la chose dans laquelle on met d’autres choses, sur le contenant et les choses qu’il contient. En voilà une nouvelle histoire. En voilà une nouvelle.

Tout cela est bien ancien pourtant. Avant – et dès lors que l’on y pense, certainement bien avant – l’invention de l’arme, cet outil tardif, dispendieux et superflu ; bien avant le couteau si utile et la hache ; parallèlement aux indispensables faux, meule et bâton à fouir – car à quoi bon arracher beaucoup de pommes de terre si vous n’avez rien pour trimballer jusqu’à la maison celles que vous ne pouvez pas manger sur place ; en même temps ou avant l’outil qui canalise l’énergie vers l’extérieur, nous avons fabriqué l’outil qui ramène l’énergie à la maison. Cela fait sens pour moi. J’adhère ainsi à ce que Fisher a appelé la Théorie du Panier de l’évolution humaine.

Ursula K. Le Guin, extrait du recueil "Dancing on the edge of the world",  1989.

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Marie David Géhin

hello@mariedavidgehin.com
+33 6 89 92 62 98

Atelier Beyer-Lerat
2 Le Petit Chemin
La Borne
18250 Henrichemont

Visite de l’Atelier sur rendez-vous.

Design Graphique : Théo Géhin
Développement Web : Olivier Larose
Photos : Pascal Vangysel